Développement durable : Le Japon s’engage dans la décarbonation de son secteur bâtiment
EN BREF
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Le Japon a pris un engagement ferme en faveur de la décarbonation de son secteur bâtiment dans le cadre de son objectif de neutralité carbone d’ici 2050. Ce secteur, représentant 30% de la consommation énergétique nationale et l’une des principales sources d’émissions de gaz à effet de serre, doit réduire ses émissions de 66% dans le secteur résidentiel et 50% dans le secteur commercial d’ici 2030. Les nouvelles normes de construction imposeront le respect des standards « Net Zero Energy Building » (ZEB) et « Net Zero Energy Housing » (ZEH). Des financements à taux bas encourageront la rénovation énergétique des bâtiments existants, tandis que les collectivités locales joueront un rôle clé dans le développement des énergies renouvelables. Par ailleurs, le recours à des matériaux à faible empreinte carbone, comme le bois, sera favorisé pour construire des bâtiments durables.
Au cœur de la lutte mondiale contre le changement climatique, le Japon affiche son ambition de réduire son empreinte carbone, notamment dans le secteur vital de la construction. Engagé dans un objectif de neutralité carbone d’ici 2050, le pays prépare une transformation radicale de son parc immobilier. Les initiatives mises en œuvre incluent l’instauration de normes d’efficacité énergétique plus strictes, le soutien financier à la rénovation énergétique, et la mobilisation des collectivités locales pour favoriser les énergies renouvelables. Cet article explorera les avenues que le Japon envisage pour mener à bien cette démarche ambitieuse de développement durable.
Des objectifs clairs et ambitieux pour la décarbonation
La décarbonation du secteur bâtiment est devenue une priorité cruciale pour le Japon, un pays où la consommation d’énergie du bâtiment représente environ 30 % des besoins énergétiques globaux. Conformément à son plan national de lutte contre le changement climatique, le Japon fixe des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) : une diminution de 66 % pour le secteur résidentiel et une réduction de 50 % pour le secteur commercial d’ici 2030, par rapport aux niveaux de 2013.
Dans ce cadre, le gouvernement a introduit l’exigence selon laquelle, d’ici 2050, le parc immobilier japonais devra atteindre les standards d’efficacité énergétique des bâtiments à énergie zéro, tels que les Zero Energy Buildings (ZEB) et les Zero Energy Housing (ZEH). Ce cadre législatif, renforcé par un budget conséquent alloué à l’efficacité énergétique, mobilise des leviers significatifs pour transformer le paysage urbain japonais.
Les normes d’efficacité énergétique : un virage nécessaire
Avec la révision de la loi sur l’efficacité énergétique des bâtiments en juin 2022, le Japon impose de nouvelles normes qui entreront en vigueur à partir d’avril 2025. Toutes les nouvelles constructions devront respecter des standards de performance énergétique permettant de s’engager vers une réelle transition. Actuellement, seules les grandes constructions non résidentielles sont soumises à ces exigences, mais ce changement marque la volonté du pays d’inclure également le secteur résidentiel.
Les grandes entreprises de construction, qui représentent près de la moitié des bâtiments neufs, devront également renforcer leurs engagements par des critères plus stricts. À long terme, l’ensemble du parc bâti, y compris les nouvelles constructions, devra répondre aux exigences ZEH et ZEB, promues en parallèle par des labels de performance qui garantiront l’affichage des niveaux d’efficacité énergétique lors de la vente ou de la mise en location des bâtiments.
Rénovation énergétique des bâtiments existants
La question des structures déjà en place est tout aussi cruciale. La majorité du parc immobilier japonais compte des logements vieux de plusieurs décennies. Environ 50 millions de ces logements existent actuellement, mais seulement 13 % sont conformes aux normes de performance énergétique. Ce constat met en lumière l’urgence d’agir sur le bâti existant, où la plupart des logements, sans isolation adéquate, consomment une quantité d’énergie excessive.
Pour faciliter les rénovations énergétiques, des prêts à taux bonifiés sont proposés, pouvant atteindre jusqu’à 5 millions de JPY (environ 33 000 euros), afin de financer des travaux d’amélioration de la performance énergétique. Si la rénovation permet d’atteindre le standard ZEH, le taux d’intérêt est encore plus avantageux, encourageant ainsi les ménages à actualiser leur habitation pour la rendre plus efficace sur le plan énergétique.
Le rôle des collectivités locales
Les collectivités locales, porteuses d’initiatives innovantes, jouent un rôle clé dans la décarbonation des bâtiments. Elles sont désormais responsables de la création de « zones de promotion des énergies renouvelables » pour sensibiliser les propriétaires aux avantages de l’installation d’équipements énergétiques à faible empreinte carbone. Des expériences pilotes ont déjà été lancées à Kyoto, permettant de tester ces nouvelles approches.
À Tokyo, la situation est encore plus proactive. La métropole impose l’installation obligatoire de panneaux solaires sur les nouvelles constructions de moins de 2000 m², incluant la plupart des maisons individuelles, dès avril 2025. Cette stratégie locale illustre l’engagement des autorités japonaises à stimuler l’usage des énergies renouvelables et à réduire la dépendance aux combustibles fossiles.
Favoriser les énergies renouvelables
Dans la transition vers une société plus durable, le Japon met un accent particulier sur les énergies renouvelables. Les collectivités locales sont appelées à prendre des mesures concrètes pour développer les énergies renouvelables, telles que l’éolien et le solaire. Le gouvernement japonais a fixé des objectifs ambitieux : produire 10 gigawatts d’énergie éolienne en mer d’ici 2030, et 45 gigawatts d’ici 2040, ainsi qu’un développement coordonné de l’hydrogène bas-carbone et du captage et stockage de carbone (CCS) en parallèle.
Ces initiatives s’inscrivent dans la volonté du Japon de diversifier son mix énergétique et de diminuer sa dépendance aux importations d’énergie fossile. Un récent rapport des Echos indique que des projets de lois seront proposés au parlement pour renforcer cette politique, ciblant particulièrement le développement des énergies renouvelables et leur intégration au secteur bâtiment et à l’économie dans son ensemble.
Les matériaux à faible empreinte carbone
Un aspect essentiel de la décarbonation au Japon concerne également la sélection de matériaux dans le secteur de la construction. Le gouvernement promeut l’utilisation de matériaux à faible empreinte carbone, tels que le bois, qui présente un bilan environnemental avantageux. Des recherches sont en cours pour adapter le béton pour améliorer son empreinte carbone, rendant les évolutions de la construction non seulement techniques mais également alignées avec des objectifs environnementaux.
La réglementation qui entourait l’utilisation du bois pour la construction de grands bâtiments est désormais assouplie, ouvrant ainsi la voie à davantage d’initiatives vertes et d’innovations dans le secteur. Ce changement de paradigme permet aux constructeurs d’explorer des solutions alternatives tout en respectant les normes de sécurité et de durabilité.
Conclusion sur l’engagement du Japon envers le développement durable
À travers ces diverses initiatives et réformes, le Japon montre sa détermination à transformer son secteur bâtiment tout en respectant des normes de durabilité strictes. Ces efforts semblent parfaitement alignés avec les engagements internationaux pour contrer le réchauffement climatique et atteindre les objectifs de développement durable.
En mettant l’accent sur la fabrication et la rénovation de bâtiments à faible empreinte carbone, sans oublier le soutien aux énergies renouvelables, le Japon se positionne comme un modèle inspirant dans la lutte contre le changement climatique, tout en stimulant son économie et sa résilience pour les générations futures.
Engagement fort envers la décarbonation, le Japon se positionne comme un acteur clé dans la lutte contre le changement climatique. Avec l’objectif de neutralité carbone d’ici 2050, le pays met à jour les normes de construction pour toutes les constructions neuves, rendant l’efficacité énergétique non seulement une option mais une obligation à partir d’avril 2025.
Les collectivités locales jouent également un rôle crucial dans cette évolution. Grâce à de nouvelles compétences, elles peuvent créer des zones de promotion des énergies renouvelables (EnR). Ces zones permettent aux propriétaires d’avoir accès à des informations sur les bénéfices de l’installation d’équipements utilisant des EnR, comme la réduction des émissions de carbone et les économies d’énergie.
Les réformes ne se limitent pas seulement aux nouvelles constructions. Des prêts à taux bonifiés sont offerts pour encourager la rénovation des bâtiments anciens. Ces incitations financières sont essentielles pour améliorer le parc immobilier déjà existant, dont seule une petite fraction respecte les normes d’efficacité énergétique avancées.
Pour soutenir l’utilisation de matériaux durables, le gouvernement japonais festonne également le recours au bois, un matériau à faible empreinte carbone. Cela fait partie d’une stratégie plus large visant à réduire l’impact environnemental du secteur de la construction.
Face à ces défis, l’innovation est mise à l’honneur. Des recherches sont entreprises, tant dans les universités que par le secteur privé, pour développer des solutions de construction qui utilisent des matériaux à bilan carbone amélioré, comme des bétons innovants. La transition vers une industrie de la construction durable est lancée, avec des avancées régulières sur le terrain.
Par cette dynamique, le Japon aspire non seulement à moderniser son secteur bâtiment mais également à devenir un modèle en matière d’efficacité énergétique au niveau mondial. Un chemin prometteur s’ouvre pour une future génération de bâtiments plus écologiques et durables.